mardi 3 mars 2015

Jeudi 14 septembre 2000 : Douch – col de Fontfroide.

Aujourd'hui, je pars pour la journée.
Au départ de Douch à 9h15, je monte au col de l'Airole (949 m). Le GR descend dans un ravin puis, par un sentier « caladé » plonge vers les gorges d'Héric.
Une femelle de mouflon et son petit me regardent passer, peu farouches. Ce n'est que lorsque leur distance de sécurité est dépassée qu'ils se résignent à s'éloigner.
Les gorges profondes d'Héric, dans une vallée affluente de l'Orb, séparent le plateau du Caroux du massif de l'Espinouse. La végétation méditerranéenne s'insinue dans les gorges. C'est une « futaie-relique » de chênes verts dans un cadre sauvage somptueux. Du haut des rochers, je débouche brusquement à l'aplomb du hameau de Héric (quelques maisons transformées en trois gîtes de groupes). Pas âme qui vive. Seuls quelques jouets à l'extérieur témoignent d'une présence.
Je poursuis sur la rive droite du ruisseau de Soumal. Le bord du torrent est jalonné de frênes, de saules, de trembles, d'arbousiers et d'ifs. Des buissons de cistes, des bruyères arborescentes tapissent les recoins du sous-bois.
Je franchis le ruisseau du Vialais sur un petit pont à 458 m ; je monte vers un col en forêt pour redescendre au hameau de Bardou. Inaccessible aux voitures, ce village a été rénové par ses habitants. Un parc de stationnement retient les quelques véhicules à l'entrée du hameau.
Je passe à proximité du lac de l'Airette : passage à gué d'un torrent sur les rochers. Puis c'est la rude montée sous le soleil du massif de l'Espinouse. Après la ferme du Sécadou, j'atteins un col étroit en pleine nature. Je m'arrête sous un arbre isolé d'où je découvre une vue à couper le souffle sur une vallée sauvage et profonde. Nulle trace humaine.
Je parviens à flanc aux ruines de Chavardès où la végétation a repris ses droits : ultime preuve d'anciennes habitations, avec des vestiges de cultures en terrasses. Une source permanente permet de comprendre pourquoi autrefois ces lieux étaient fréquentés par l'homme. Il me faut encore escalader des rochers, au visé. Quelques marques blanches et rouges seules indiquent la continuité du sentier. J'atteins un replat, le col de Peyre-Azent ; puis j'emprunte un coupe-feu abrupt qui escalade le versant est du Montahut.
Perdu dans cette immensité, je m'arrête pour me restaurer avec un repas tiré du sac.

Puis je contourne le Montahut par le sud : point de vue sur les vallées de l'Orb et du Jaur. J'arrive sur la crête.
L'Espinouse est un massif granitique entre les vallées de l'Agout au nord et de l'Orb au sud, sur la ligne de partage des eaux. Ses deux versants océanique et méditerranéen offrent des contrastes saisissants.
Par un parcours accidenté, je gagne la M.F. des Bourdils (1058 m). Jonction avec le GR 71 venant de L'Espérou. Je m'arrête sur un banc pour boire de l'eau devant la maison déserte. Puis, par un passage en balcon, je me dirige plein ouest jusqu'au col de la Bastide. En 5 km, je parviens au col de Fontfroide, passage routier entre les deux versants. Viviane et Oscar arrivent à ma rencontre peu avant.
Il est 16h30. Ça fait plus de sept heures que je suis parti. Je m'allonge dans l'herbe…

Recherchant un endroit pour la nuit, et après avoir essayé dans la vallée de l'Agout, nous descendons dans la vallée de l'Orb pour trouver un emplacement au camping d'Olargues.


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