De retour à Saussy
à 10h, je sors de la localité.
En cours de route, au bord d'une haie, je m'amuse à un petit jeu
: avec un diapason (qui donne le la !), je crée des vibrations sur la
toile d'une argiope-frelon qui aussitôt se lance à l'attaque et entreprend
d'emmailloter le diapason comme une vulgaire proie…
Je m'engage dans la forêt domaniale de Val-Suzon. Le GR 7
descend la combe de Saussy et atteint le hameau de Sainte-Foy, ancien
prieuré du XVIe siècle. Il est situé dans une fraîche vallée où
serpente le Suzon, sillon étroit de prairies dominées par des versants boisés,
eux-mêmes surmontés de buttes rocheuses. A côté du prieuré, on trouve
maintenant une agréable auberge et son vivier à truites. Ça a l'air sympa. On pourrait revenir ce
soir. C'est aussi le point de départ du GR 2, sentier de la Seine.
Je traverse le Suzon sur un petit pont et longe la vallée par
une route forestière interdite à la circu lation. J'arrive
à la source de « Baise ma Mie » et à la fontaine de Jouvence, dans un
site pittoresque en forêt : départ d'un aqueduc alimentant Dijon en eau
potable.
La fontaine de Jouvence
Le GR 7 emprunte maintenant le sentier rouge balisé par le
C.A.F. (Club Alpin Français). Il s'engage dans une combe où, par une montée en
ligne droite très raide, il atteint la
D 104 sur le plateau.
A l'orée du bois, je retrouve Viviane. Nous pique-niquons
ensemble dans une petite clairière au débouché du sentier.
L'après-midi, je repars de l'autre côté de la route, dans un
milieu déchiqueté. Entre le Bassin parisien
et le fossé de la Saône ,
le plateau bourguignon se boursoufle. Dans la prolongation sud-est du
plateau de Langres, c’est la
« Montagne dijonnaise », plateau calcaire d'origine jurassique qui
s'est disloqué, d'où la présence de vallées ainsi que d'éminences appelées
mottes ou monts selon leur hauteur et configuration.
Par balcons, belvédères, combes et plateaux, l'itinéraire
chemine vers le sud dans des calcaires rocailleux : descentes et grimpées
raides par la combe de Ragot, le plateau d'Etaules, la combe de Chênau, le
plateau de Darois. Le GR contourne ce village, longe un aérodrome et continue
son parcours, côtoyant la
combe Rondot , contournant la combe Torcy par
d'impressionnants balcons rocheux. Ça rappelle
le Jura !
Plus calme ensuite, le sentier traverse le bois des Muliers,
emprunte une large allée bordée de pins menant à un plateau. La ferme du Contard y est en ruines. Je
descends à la source de la
Tuilerie , remonte par un vallon sur la D 10 à proximité de la ferme de la Rente du Fays.
Viviane m'attend à 18h dans un virage de la route. Les dénivelés
nombreux de la journée et les 23
km parcourus m'ont crevé !
Nous retournons dans la vallée du Val-Suzon. Nous
allons manger à l'auberge du hameau de Sainte-Foy, sur le GR 7 où je suis passé
ce matin : repas en terrasse dans une cour à l'arrière, à côté d'un mainate apprivoisé.
La nuit venue, nous dormons à proximité de là, en bordure de forêt, dans le
Trafic : toutes portes ouvertes, car la nuit est douce.
Découvrir l'argiope-frelon, ses moeurs et de charmants noms de lieux. Par delà la relation d'un parcours, une dimension ludique, malicieuse et rythmée introduite par J-M.Mengin...
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