Les sources de l'Ardèche font la transition entre la partie
méridionale des monts du Vivarais et le nord des Cévennes. A partir
d'ici, le GR 7 va s'orienter dans une direction générale sud-ouest, suivant la
bordure orientale du Massif central.
Ce matin, au départ du col
de la Chavade ,
le sentier se déroule sur les crêtes à une altitude comprise entre 1200 et 1400 m , suivant de près ou
de loin la D 239 qui
sert de guide général vers le sud, sur la ligne de partage des eaux Océan –
Méditerranée.
Du col, j'emprunte avec Oscar le vieux chemin jusqu'à la Rousseyre puis une large
draille jusqu'à Bel-Air.
Les drailles étaient des
parcours affectés aux troupeaux de moutons, particulièrement lors des
trans-humances. Ces troupeaux, venus des bergeries de la plaine, montaient vers
les pacages d'été par des itinéraires rigoureusement imposés.
Par l'ancien chemin, on arrive aux fermes de Pra Bargès (1400 m ). On traverse des
parterres de myrtilles, à perte de vue. Pour éviter le pillage, le ramassage
est interdit.
Jonction avec le GR 4. Le vent se lève, le ciel se fait
menaçant. Je fais hâter Oscar qui n'a pas l'air pressé. A faible distance de la
route, nous poursuivons sur les pelouses le long des lisières. Nous passons au
col du Pendu.
Descente forte, essentiellement sur route, mais en coupant les
lacets. On arrive à Le Bez (1229 m ), col avec un restaurant et un gîte
d'étape. Viviane nous y attend.
Nous remontons avec le Trafic
sur les chaumes d'où je proviens. Nous pique-niquons non loin de la route, sous
un bosquet. Alternance de soleil et de nuages.
Je repars seul depuis Le Bez, où le GR 7 se sépare du GR 4.
Le parcours qui va suivre se déroule sur une longue crête, sans
point d'eau ni abri. Je ne rencontrerai non plus aucune ferme, aucun hameau. Le
soleil joue toujours à cache-cache. Je grimpe vers le sud, longe la lisière du
bois du Bez. Je monte dans les genêts, dominant au sud les gorges de la Borne. A l'est se profile
le massif du Tanargue, extrémité nord-est des Cévennes.
Parcours sauvage jusqu'aux rochers du Mourre de l'Abéouradou (1358 m ). L'éphippigère des vignes, un insecte aptère, abonde sur le chemin. Les femelles, fixées par leur
ovipositeur, déposent leurs œufs dans le sol. De loin en loin, quelques
randonneurs me suivent, qui ne me rattrapent pas. Après les rochers, dans la
hêtraie d'altitude, je gagne un nouveau col. Prenant naissance dans les pins,
une piste continue amène au col de Pratazanier.
Je m'arrête à ce col, sur une route en pleine forêt, pour me
désaltérer. Deux randonneurs me rattrapent. Ils marchent à forte allure.
Le GR 7 emprunte une route forestière qui contourne le Trépaloup
par le sud. Puis une piste mène au sommet des Trois Seigneurs. Descente dans
les genêts dans une fin d'après-midi ensoleillée, pour rejoindre une croisée de chemins sous la butte de la Croix St-Michel.
Plein sud ensuite je gagne un col, la
Croix du Pal (1170 m ). Nous y reviendrons
tout à l'heure.
Empruntant un chemin
sablonneux, je passe devant des bâtisses désertes, le hameau de la Felgère , et je descends
jusqu'à la Trappe
Notre-Dame des Neiges. Viviane m'y attend, en
conversation avec une dame; Oscar se précipite vers moi.
Nous remontons alors avec le Trafic sur la piste
jusqu'à la Croix
du Pal. Nous nous installons dans la nature pour y passer une soirée agréable.
Plus tard, des chasseurs en reconnaissance nous informent
que nous risquons d'être réveillés tôt demain matin…
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