mardi 3 mars 2015

Jeudi 23 septembre 1999 : Barre-des-Cévennes – Aire-de-Côte.

Je quitte Barre-des-Cévennes à 9h30.
A nouveau rapidement dans le brouillard, je contourne en corniche le petit plateau calcaire de la Can Noire. Je traverse des pâturages, passant au milieu des troupeaux qui surgissent brusquement des nappes de brouillard. Un taureau apparaît pour replonger immédiatement dans la brume. Seules les sonnailles des bêtes m'indiquent qu'elles sont tout près. Je gagne le col des Faïsses (1018 m) sur la D9 (Corniche des Cévennes). Dans la brume, apparaissent ça et là des ramasseurs de champignons.
Les deux GR ont atteint maintenant la can de l'Hospitalet. Ce plateau appartient aux causses calcaires mais en a été séparé à l'ère tertiaire par l'incision du Tarn et du Tarnon. Suivant la route, les GR passent au col de Solpérière puis à l'Hospitalet (1043 m) : relais d'étape. Ils empruntent au sud la grande draille de la Margeride, qui permettait aux troupeaux du Bas Languedoc de gagner les pacages du mont Lozère. La draille gagne le rebord ouest de la Can de l'Hospitalet et suit ce rebord vers le sud sans s'en écarter beaucoup. A un moment la brume se lève. Cette embellie me permet brièvement d'avoir une belle vue sur la vallée du Tarnon et le causse Méjean à l'ouest. Tantôt bien marquée, tantôt à peine visible, la draille traverse les hautes terres arides. Le brouillard m'enveloppe à nouveau.
Je quitte le petit causse, dominant la vallée Borgne jusqu'au col du Marquairès. J'abandonne alors les GR pour descendre en contrebas. Un coup de klaxon dans la brume semble m'être destiné. En effet Viviane m'attend à l'entrée d'un tunnel routier étroit et sauvage, à côté d'une maison isolée. 

Après que nous ayons mangé non loin de là dans le Trafic, je rejoins à nouveau le sentier qui par la draille monte à 1161 m. Une troupe de mésanges à longue queue sautille dans les branchages de la hêtraie et des châtaigniers. Le sentier descend au col Salidès.
Pendant neuf kilomètres, les GR 7 et 67 vont emprunter la route forestière (non goudronnée) d'Aire-de-Côte qui se confond avec la draille de la Margeride. Après le serre du Tarnon, l'itinéraire se poursuit sur la route forestière, évitant la draille qui, moins longue, comporte plus de dénivelés. Je croise des chasseurs en voiture qui cherchent leur chien. Plus tard, ce sont des bergers qui me demandent si je n'ai pas rencontré un troupeau d'une dizaine de moutons !
A la fin du parcours, le brouillard s'épaissit. J'arrive à 16h30 à Aire-de-Côte, sur les flancs du puissant massif forestier de l'Aigoual. C'est un important carrefour de GR. Je distingue à peine le Trafic. Viviane et Oscar ne sont pas là. Je jette un coup d'œil dans le gîte d'étape, installé dans une ancienne maison forestière, où autour d'un bon feu de cheminée des randonneurs se sèchent. Pas de Viviane. Elle va arriver un peu plus tard en provenance du GR 7. Nous ne nous sommes pas rencontrés car elle a suivi le parcours par la draille, plus difficile. C'est pour cela que je n'ai pas aperçu les tags d'Oscar !
Nous nous installons sur place, pour passer la soirée et la nuit dans le Trafic, cernés par le brouillard.


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