A 8h35, je quitte les forges
d’Orlu pour une longue journée de marche. Je rejoins le GR 7.
Retrouvant le parcours là où je me suis arrêté hier soir, je vais
remonter le vallon de l’Oriège
par un large chemin. Je passe à la bergerie de la Jasse du Printemps et
continue à grimper en pente douce sur la rive gauche du cours d’eau. Plus loin,
je traverse l’Oriège sur une passerelle et le GR chemine dans une végétation
clairsemée de pins et de genévriers.
Puis la pente s’accentue. Dans la montée, à 1700 m , les marmottes
réapparaissent. Je rencontre un isard (chamois des Pyrénées) qui broute
tranquillement. Le sentier s’élève dans les sorbiers vers la passade de Mortès.
Il débouche sur un plateau à 1954
m , occupé par les étangs d’En Beys. En plein soleil sur
la rive du premier étang, le refuge gardé d’En Beys… J’y fais une halte
pour boire un café à la terrasse. Il est 11h30.
Je reprends mon chemin, côtoie les autres étangs. Un pêcheur,
monté avant moi d’Orlu, me voyant hésiter, m’indique le chemin de la porteille. Le GR
grimpe dans des pierriers et des couloirs d’éboulis parmi des blocs énormes de
granite. Difficile progression de rochers en rochers, d’étangs en étangs,
souvent dans le lit des torrents. J’arrive ainsi (après un dénivelé de 1300 mètres depuis mon
départ) à la Porteille
d’Orlu (2403 m ),
sur une maigre pelouse d’altitude parsemée d’étangs glaciaires.
Là je quitte la réserve nationale de faune d’Orlu et entre dans
le département des Pyrénées-Orientales. En face, sur l’autre versant,
s’étendent les pentes austères du Puig Carlit. Descente dans la rocaille, où je
perds le balisage du GR. Je rejoins quelques étangs asséchés dans une cuvette
et atteins la cabane de Rouzet, un abri de berger à 2260 m , à la pointe nord de
l’étang de Lanoux.
Je m’assieds devant la cabane, point de passage également du GR
10 (grande traversée des Pyrénées), pour casser la croûte. Repas
frugal. Avec la fatigue du trajet, je n’ai pas très faim.
Par la suite, le GR 7 va longer l’étang de Lanoux par la rive
est. Il s’élève dans des pâturages à végétation arbustive et continue plein
sud. Il passe alors sous la digue du barrage et sous la station d’un télébenne
de service EDF. Il progresse sur la rive droite de la vallée, aux flancs d’un
versant très abrupt. Il s’oriente alors au sud-ouest et, dans le soleil
couchant, commence une longue, une interminable descente de deux heures à flanc
de montagne, dominant l’étang de Font-Vive et le barrage du Passet.
Il est 18h30 lorsque je retrouve Viviane dans un virage de la RN 20 montant au col de
Puymorens. Nous sommes au-dessus de Porté-Puymorens (1681 m ).
Je suis épuisé après cette journée de dix heures de marche et de forts dénivelés.
Nous allons passer la soirée et la nuit au camping-caravaneige
de la station. Il
gèlera pendant la nuit.
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