mardi 3 mars 2015

Mardi 21 septembre 1999 : Chalet-hôtel du Mont Lozère – col de Jalcreste.

Au matin, à 9h15, je reprends ma route. Il fait beau, il a gelé pendant la nuit. La tempête n'a pas eu lieu. Un voile nuageux élevé de cirrostratus recouvre le massif.
Le GR 7 pénètre dans le parc national des Cévennes.
De tous les parcs nationaux français, il est le seul à être implanté en moyenne montagne et à abriter de ce fait une population permanente significative. La richesse de la flore est favorisée par la diversité de ses climats (océanique, continental et méditerranéen), de ses sols (granitique, calcaire ou schisteux) et de l'altitude de la zone protégée (de 378 à 1699 m).
Pendant cinq jours, je vais parcourir le parc.

Du chalet, le GR suit la draille du Gévaudan qui se confond parfois avec la route. J'atteins le col de Finiels (1541 m), au milieu des pelouses subalpines où pâturent les troupeaux de bovins. Au col, un énorme taureau très impressionnant…



Ici le GR 7 abandonne l'itinéraire historique suivi par Stevenson. Il emprunte la draille longeant la limite supérieure des reboisements puis un très ancien chemin dit « voie romaine ». Il descend ensuite par une piste peu distincte à l'est du Chaumadou. Des randonneurs ont passé la nuit en cet endroit et font sécher leur tente.
Parcours difficile dans la rocaille.

  
Je gagne Salarial, puis le hameau de l'Hôpital. Partout des troupeaux dans les pâtures. Je continue sur la draille du Languedoc, en plein soleil, et je débouche au pont du Tarn, vieux pont de pierre jeté sur la rivière.


Il est midi. Des randonneurs essaimés ça et là sous la végétation pique-niquent au bord du Tarn, certains avec des chevaux ou des ânes.
Dans les taillis de hêtraie d'altitude et des sapinières, le GR 7 se poursuit par la draille le long de la lisière ouest du bois du Commandeur. A travers des pelouses marécageuses et des chaos de rocaille, j'atteins l'Aubaret, un hameau d'altitude, à 13h.

  
Viviane et Oscar m'y attendent, en discussion avec des ramasseurs de champignons qui viennent du Gard.
Nous mangeons dans le Trafic non loin de là. Un vent froid nous oblige à rester à l'intérieur.

L'après-midi, je traverse le pont sur l'Alignon et poursuis au sud par la draille. Au Plo de la Nassette, la draille devient un chemin carrossable. Il y a de plus en plus de voitures garées partout au bord du chemin, immatriculées essentiellement dans le Gard. Le pillage des champignons devient manifeste. La Lozère, avec ses 70 000 habitants, voit des hordes de ramasseurs du Gard venir chaque année faire une razzia et emplir les coffres.
J'atteins la Croix de Berthel (1088 m). Une litanie de voitures est garée tout autour. C'est ici la limite sud du mont Lozère.
Aux croupes granitiques font suite les « serres » cévenols dont les crêtes schisteuses dentelées se profilent sous un ciel lumineux.
Toujours par la draille, je gravis la montagne vers le sud, heureux de quitter les chapelets de voitures du col. C'est vraiment très raide ! J'atteins le pied du signal de Ventalon (1350 m). Des cairns de micaschiste parsèment ça et là les crêtes au milieu des landes à genêts.
  
  
La draille plonge alors vers le sud, suivant toujours la capricieuse ligne de partage des eaux, dans une végétation de plus en plus méditerranéenne.
Au milieu des plantations de pins, je passe au col des Tours, gagne le col de Chamblas. Là je quitte la draille pour un sentier à travers bois. Un chien, assis sur son derrière, m'observe : c'est Oscar, suivi de près par Viviane. Nous effectuons les deux derniers kilomètres sur un chemin forestier. Les ramasseurs de champignons nous assurent que les coffres pleins, si, si ! c'est pour leur consommation personnelle !
Nous arrivons au col de Jalcreste (833 m) à 17h. C'est le premier point en dessous de 1000 m depuis mon départ la semaine dernière. Nous buvons un pot au col, à la terrasse d'un hôtel-restaurant, à côté d'une sculpture en ferraille de Don Quichotte envahie par les lierres.

Nous descendons dans la vallée, à Cassagnas. Nous y trouvons un camping en bord de rivière. Comme il se doit, c'est le « relais de Stevenson » : une litière et du foin sont prévus pour les montures. Le patron habitait il y a quelques années dans le Jura, à St-Laurent-en-Grandvaux ! *
Ce soir, nous mangerons au restaurant du camping.

* De 1998 à 2000, j'habitais moi aussi à St-Laurent-en-Grandvaux.


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