Il n’a pas gelé. Les nuages sont arrivés dans la nuit.
Je quitte l’étang à 9h, la tente encore mouillée. Cet
étang est le premier d’une série de six, qui vont se succéder.
Le GR 7 s’enfonce dans le circ dels Pessons, ceinturé de hautes crêtes, dans un décor
sauvage. L’altitude augmente par paliers, d’étangs en étangs. J’atteins le fond
du cirque. Le GR gravit alors la dernière paroi en une sente en lacets.
J’arrive au collada dels Pessons. C’est le point culminant du GR 7,
à 2843 m .
Circ dels Pessons, vu du
collada dels Pessons
Ce que je craignais : le brouillard ! Il arrive
sur les cimes en même temps que moi. Je ne m’attarde pas. Je longe la crête sur
le flanc sud, dans le vent et sous une pluie fine issue du brouillard. Par moments,
la brume se lève, laissant entrevoir l’étang de l’Illa. Je dévale les maigres
pelouses pour atteindre vers midi le refuge (non gardé) de l’estany
de l’Illa (2517 m ).
Un jeune couple d’Espagnols y a passé la nuit. Ils
entretiennent un feu dans la cheminée qui me permet de me réchauffer et de
faire sécher la tente. J’en profite pour y manger.
La pluie a cessé. Je me remets en route. Ça relève un peu
du jeu de piste pour trouver les marques blanches et rouges dans la rocaille ou
sur le sol humide. Des perdrix grises s’envolent devant moi. Le GR perd de
l’altitude et se dirige vers la vallée du riu Madriu. Pause devant le refuge du
riu dels Orris. Le sentier poursuit sa descente parallèlement au riu Madriu,
traverse une forêt de pins noirs, passe devant une cabane de berger. Il atteint
une belle clairière qui s’ouvre sur le refuge de Fontverd au pied duquel
glougloute le Madriu. Nouvelle pause au refuge où le soleil réapparaît.
Je continue sous forêt ; je passe au roc de l’Estall,
un ensemble de plaques calcaires lissées par l’érosion. Je gagne Ràmio (un
hameau de quelques maisons à 1610
m ) puis Entremesaigües, en fond de vallée : premier
lieu habité depuis mon départ de Puymorens.
Je traverse le Madriu sur le pont en pierre de Cecenat. Les bruits de la ville
se précisent. J’atteins alors une route dans un virage, sur les hauteurs des
Escaldes, dans la vallée transversale de l’Andorre. Il me reste à dévaler un
chemin goudronné de forte déclivité. J’aperçois en bas Viviane et Oscar qui
montent à ma rencontre. On débouche à 1050 m sur la rocade de la transversale. Il
est 17h30. Provenant de mes hautes montagnes, après 1800 mètres de dénivelé
en descente, je suis abasourdi par l’épouvantable raffut du trafic automobile.
Nous nous rendons dans un camping situé plus loin juste
au-dessus de la rocade, à Andorra-la-Vella, la capitale de la
principauté. Mais nous n’avons pas le choix !
Les zones de campement sont situées au-dessus des blocs
sanitaires sur des terrasses parmi les arbres. La pluie se met à tomber à notre
arrivée au camping.
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