mardi 3 mars 2015

Vendredi 24 septembre 1999 : Aire-de-Côte – col de Montals.

Une kyrielle de voitures de passage sur le chemin nous réveille au matin : toujours des chercheurs de champignons…
Avec le GR 6 Alpes – Océan, le GR 7 va gravir le mont Aigoual. Je commence mon ascension à 8h30, toujours dans le brouillard.


Je gagne la crête, à une échancrure qui pourrait offrir de belles vues vers le sud si l'horizon n'était bouché. Je franchis le Valat du Bédil et atteins la lisière de la forêt. Le tour du pic de la Fageole est dangereux. Le « sentier des botanistes » est étroit, en écharpe autour d'une falaise à pic ; et la visibilité est nulle. Au col de Trépaloup, un menhir est planté sur la route qui monte vers le sommet. Le sentier atteint dans les taillis et les landes la pelouse du mont Aigoual (1565 m).
Un sifflement auquel je réponds, et Viviane sort de la brume avec Oscar. Il est 10h50. Une plaque sur le mur de l'observatoire remémore le passage du sentier Vosges – Pyrénées et son créateur Paul Cabouat. Nous visitons l'exposition de Météo-France dans la station météorologique, puis nous prenons un repas à l'auberge.
L'Aigoual est le point culminant d'un massif granitique, môle sud-oriental du Massif central, dominant vers le nord les Cévennes schisteuses, vers le sud et l'ouest la région des causses. Ici, les précipitations, neige et pluie, sont particulièrement brutales et abondantes.
Vers 1850, ne subsistaient que des lambeaux de forêt (hêtres, sapins et pins sylvestres) dus au surpâturage. Le reboisement eut un réel succès. Le retour spontané du hêtre et du sapin en sous-étage, accompagnés du sorbier, du merisier, du bouleau, de l'érable et du chêne, a complété l'action de restauration biologique.

Après le repas, j'affronte à nouveau le froid et le brouillard, cette fois avec Oscar. On emprunte sur le versant sud de la montagne l'ancien chemin de l'observatoire et on pénètre dans le département du Gard. On descend en corniche et on arrive au col de Prat-Peirot. Jonction avec la « grande draille ». On abandonne le GR 6. Par la draille, on arrive au col de la Serreyrède (1299 m), célèbre exemple de contraste entre la vallée océanique du Bonheur à l'ouest et la profonde vallée méditerranéenne de l'Hérault à l'est. L'ancienne maison forestière (où j'avais passé des vacances en 1979 avec mes amis Jean et Lydie) est transformée en maison du parc.
Un sentier sous bois (sapins et châtaigniers avec couvert de fougères) mène au col de l'Espérou. Le brouillard disparaît, le soleil fait même sa réapparition dans le sous-bois. J'arrive à L'Espérou (1222 m) : gîtes d'étape, carrefour de nombreux sentiers.
Après le village, nous suivons un vallon vers l'aval. Oscar provoque quelques vaches. Nous franchissons sur une passerelle le ruisseau de Pueylong et remontons dans un ravin jusqu'aux ruines de la baraque de Tabusse. On contourne le serre de Ginestous dans l'humidité des forêts de châtaigniers, les arbres-rois des Cévennes, jusqu'à un carrefour de chemins.

Je quitte le GR 7 pour le GR 60 qui continue tout droit vers le col de Montals. Viviane arrive à notre rencontre. Oscar se précipite.
Nous descendons en Trafic à Le Vigan. Nous faisons quelques courses et nous installons dans un camping près de la ville.
Ambiance de départ. Dernière nuit, dans la douceur du Midi…


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